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    Le beau printemps sonique de Sonic Protest 2019

    Pour son édition 2019, le festival itinérant Sonic Protest (Paris/Banlieue/Province) reprend son chemin prosélyte de divulgateur de musiques étonnantes, avec cette année encore à l’affiche parisienne quelques pointures comme Dylan Carlson (Earth), Lydia Lunch / Marc Hurtado, France et Shit & Shine, mais aussi quelques artistes/projets moins connus comme Schtum ou Anna Zaradny.

    Blenno Die Wurstbrücke. Photo: D.R.

    Printemps social ou printemps viral, Sonic Protest reprend imperturbablement son chemin de pèlerin chaque année avec un parcours itinérant toujours prêt à emprunter bien des chemins de traverse musicaux. Festival sans œillères, Sonic Protest reste fidèle à ses antiennes : les deux journées/soirées des Rencontres internationales autour des pratiques brutes de la musique investiront les Chapiteaux Turbulents du 17ème derrière les formations-clés Les Harry’s et Reynols ; les musiques improvisées trouveront accueil au Théâtre de Vanves avec le batteur Han Bennink ou le guitariste Jean-François Pauvros (en compagnie de la musicienne et écrivaine autiste Babouillec) ; les musiques électroniques impromptues aux consonances low-tech, hypnotiques, post-punk hybride et circuit bending s’inviteront dans quelques lieux propices comme La Station Gare des Mines (avec notamment Peür et Humbros) ou L’Échangeur de Bagnolet (Société Étrange).

    Le théâtre de l’Est parisien sera d’ailleurs le terrain de jeu de nombreuses propositions piochant au carrefour du noise/rock (Lemones, The Coolies), des musiques traditionnelles (les Statonells, Lahcen Akil & les Chaâbi Brothers), mais aussi du folk/blues/punk avec l’étrange cow-boy texan Jandek aux faux-airs de Michael Gira. Le site sera d’ailleurs rejoint cette année dans cette prise de position musicale et géographique aux marges (de Paris), par sa voisine-sentinelle du Cirque Electrique, qui accueillera entre autres lors de la soirée de clôture Dylan Carlson de Earth en mode solo, les anciennes égéries no wave new yorkaises UT ou le manipulateur bruitiste Blenno Die Wurstbrücke.

    Anna Zaradny. Photo: © Grzegorz Mart

    Au rayon des curiosités, le concert des iconoclastes Shit & Shine, et de leur mélange de rock psyché et de weird beats dans le cadre (supposément) cosy du Mona Bismarck American Center risque de laisser quelques trous dans le parquet, d’autant plus que c’est le jeune duo de guitares électriques en mode résonances vibratoires Schtum qui ouvrira le bal. Au rayon des incontournables, l’Église Saint-Merry sera bien entendu à nouveau convoquée pour porter sur ses fonds baptismaux quelques-unes des prestations angulaires de cette édition 2019. Outre la première Française de la pièce pour orgue Occam XXV, écrite par Éliane Radigue pour Frédéric Blondy de l’Onceim — orchestre expérimental habitué des lieux avec le festival Crack —, la transe électrique et chamanique du trio France, et la réunion vitupérante de Lydia Lunch et Marc Hurtado (ex-Étants Donnés) pour une relecture des morceaux de Suicide et Alan Vega, c’est le concert de la compositrice électronique polonaise Anna Zaradny, qui y sera particulièrement attendu, avec une interprétation forcément redimensionnée en termes de diffusion de sa pièce majeure Go Go Theurgy.

    Laurent Catala

    Sonic Protest, du 22 mars au 6 avril, Paris, Banlieue, Ailleurs…
    > http://www.sonicprotest.com

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